Nous avons voulu aller chez mochi mochi avec des amis mais la boutique était malheureusement fermée.
Cependant, le simple fait de miroiter cette délicieuse pâte de riz fondant légèrement sur ma langue était déjà une expérience transcendantale.
Mochi Mochi propose des mochis glacés, je n’ai pas pu en faire l’expérience mais je me contente bien de mochis cristallisés. Le mochi est l’image chaleureuse de l’être aimé projetée par des néons fluo sur une façade poreuse.
Je me plais à imaginer un futur dystopique où le seul réconfort serait un shot d’air pur et un
bar a mochi signalé par une enseigne lumineuse agrégeant artificialité et hospitalité.
J’ouvre les portes mécaniques du bar pour être accueilli par un « Irasshaimase ! » émanant d’un haut parleur grésillant. J’avance au comptoir et une borne légèrement endommagée m’indique une variété de mochis. J’hésite. Je prends pastèque, banane et ananas. Je suis nostalgique de l’époque où ces fruits n’étaient pas que des arômes artificiels vestiges d’un passés d’abondance végétale. Je reprend mes esprits. Je croc : le plaisir est immédiat et amplifié par la multitude d’exhausteurs de goût. J’oublie enfin ce monde d’illusions numériques pour l’espace de quelques micro secondes.